"L'Affaire":

Les joueurs de l'A.S.B. sont ils professionnels?

Retour A.S.B.1936. Retour histoire.

.

Pourquoi j'ai défendu et défendrai l'A.S.Brestoise

Par Noël KERDRAON

Le sport est social - c'est sur le plan social qu'il faut l'administrer

Quand le voile se déchire
Dés que l'affaire de l'A.S.Brestoise fût déclenchée, je reçus de la direction de L'AUTO" nombre de télégrammes et de lettres me demandant de faire un reportage sur l'événement du jour. Les joueurs de Brest sont ils des amateurs? Telle était la question posée. Laissant à d'autres le soin de trahir, non seulement l'A.S.B., mais un grand nombre d'autres clubs de division d'honneur, de promotion, voir même de séries inférieures, j'ai répondu: "Les brestois ne sont pas des professionnels; tous sont de modestes ouvriers, dont la plupart - à l'époque - travaillent à l'arsenal".
Cédant cependant au désir exprimé par M. Jacques Goddet, directeur du grand quotidien sportif, Kerdraon lui écrivait: "Il y a quelques jours la lettre confidentielle que voici et dont, depuis hier, l'Auto est autorisé à faire l'usage qui lui plaira":

Mon cher ami;
" Les dernières lettres que vous m'avez adressées au sujet de l'affaire de l'A.S.Brestoise m'incitent à vous faire l'exposé que voici":
Tout d'abord que je vous dise que' ma ligne de conduite s'appuie sur deux sentiments: l'honnêteté et la sincérité. Toutefois, si le hasard me faisait prendre en flagrant délit d'adultère la femme d'un bon ami, je ne serai ni honnête, ni sincère, car je tairais probablement la faute et me contenterai de sermonner la fautive.
Il n'y a pas, en vérité, un seul club de division d'honneur dans l'Ouest - et ailleurs c'est pareil - qui n'accorde pas ou n'a pas accordé une petite rémunération à ses joueurs. On peut même évaluer à 50% dans toute la France les clubs qui agissent de même.
Parmi ces clubs, l'A.S.Brestoise n'est donc pas plus coupable que les autres. Ses succès sont dus à une organisation modèle. Elle a construit un stade de 900.000 francs avec l'argent des sportifs brestois. Elle pratique l'éducation physique, le football, l'athlétisme, le cross, le basket, le hockey. Chacune de ses sections dispose d'entraîneurs, et de professeurs d'éducation physique appointés. Tous les footballeurs comme les autres sont des ouvriers (95% de manuels). Deux fois par semaine, ils assistent à une séance d'entraînement de deux heures chacune, consacrées à l'éducation physique, à la technique et un peu d'application en salle.
Voilà le secret des succès qui ont portés ombrage à certains clubs professionnels, à la faveur d'une dénonciation d'un joueur dissident de l'A.S.Brestoise qui, dans l'affaire, à essayé de soustraire de l'argent au R.C.Roubaix ou à l'A.S.B., se servant de l'un pour faire marcher l'autre.
Les amateurs qui jouent dans les clubs pros sont aussi pros que leurs coéquipiers sauf quelques exceptions, fort rares d'ailleurs. A la 3 F n'existe-t-il pas aussi des dirigeants en fraude avec l'amateurisme intégral? Ne connaît-on pas des officiels qui acceptent des remboursements de frais de chemin de fer qu'ils ne paient pas? N'est-ce pas pour éviter que cette critique leur soit adressée pour que ces messieurs ont demandé qu'on substitue au remboursement des frais de voyage un barème kilométrique qui englobe frais de transport, d'hôtel etc..?
Personnellement, je m'en contrefiche, parce que par expérience je sais que ces délégations entraînent des frais dont le remboursement n'est pas officiellement admis, mais puisque la règle est commune aux administrateurs et aux administrés, l'estime qu'il faut appliquer avec le même libéralisme aux uns et aux autres. N'est ce pas aux chefs de montrer l'exemple ?
Un peu de confort dans les foyers
À Brest, les joueurs premiers, dont la plus part sont ouvrier à l'arsenal, gagnent 700 à 800 francs par mois. Beaucoup sont mariés. D'après ce que je crois savoir - sans aucune preuve d'ailleurs chacun touche 300 francs par mois en dédommagements des séances d'entraînement et de manque à gagner.
Grâce à cet appoint, un peu de confort est entré dans ces foyers. La femme qui était hier l'ennemie n°1 du sport est devenue la plus fidèle amie du club. C'est grâce à celui-ci, confient-elles, que l'été nous pouvons avec les enfants aller à la plage et que"e nous menons une vie décente.
C'est la femme, aujourd'hui, qui freine le mari, tenté de commettre un excès quelconque. Autrefois, après les matches, il était courant de voir nombre de joueurs retourner au foyer plus ou moins gris. Ça fait trois déplacements consécutifs que je viens de faire avec avec l'A.S.B. en coupe, et malgré les succès enregistrés, je n'ai pas vu un seul joueur dérangé. La joie était grande, mais digne et saine, dans une atmosphère d'amitié remarquable.
Le club, disent les femmes des joueurs, a complètement transformé nos maris. Le contact de dirigeants dont la plupart sont des intellectuels, a heureusement déteint sur eux. Ils sont devenus plus soigneux de leur personne, plus corrects aussi, et en un mot plus chics avec nous.
Qui donc oserait prétendre que sur le plan moral ou social, l'A.S.B. - et les autres - commettent une mauvaise action ? Je dis que cette conception, si elle est contraire à des règlements désuets, permet de réaliser une sorte d'entraide morale et matérielle, qui contribue à élever l'ouvrier, entraide qu'il serait souhaitable de trouver dans tous les milieux ou les hommes exercent leur activité.
La vraie immoralité que couvrent les règlements réside, à mon avis, chez les joueurs professionnels, qui n'exerçant aucun autre emploi, mène la vie des "Poules de luxe". Souvent ces messieurs sont les fidèles habitués des boites de nuit, des cafés et des meublés. Vie charmante pour donner à un athlète une bonne condition physique et un moral solide."
Voilà brièvement exposé mon opinion.
C'est la cause qu'il faut abattre si l'on veut supprimer les effets
Il n'y a pas d'affaire A.S.B.; il y a dans notre pays, un grand malaise qui pèse sur le football, sur tous les sports. Sacrifier l'A.S.B. parce-qu'elle se montre la meilleure dans la catégorie amateur ne changera rien à cet état de choses. C'est la cause qu'il faut abattre si l'on veut supprimer les effets, et c'est pourquoi, en ce qui me concerne, je suis un fervent partisan de la formule libre ou de n'importe quelle autre formule, pourvu qu'elle institue le régime de liberté que la majorité désire et que seuls combattent ceux qui ont intérêt au maintien du régime actuel.
Ce tour d'horizon vous expliquera la position que j'ai adoptée dans cette affaire, sans que ma conscience ne soit aucunement troublée. Je n'ai jamais écrit que les brestois étaient des amateurs a 100% - un titre de notre rédaction me l'a fait dire cependant - mais j'ai seulement proclamé, ce qui est vrai, que tous les joueurs brestois sont des travailleurs, de modestes travailleurs.
Champions de l'amateurisme! Non pas moi
Orphelin de père à cinq ans, j'ai commencé à gagner ma vie à 9 ans et demi. Puis à 13 ans et demi, j'étais apprenti ajusteur à l'arsenal de Brest. J'estime que c'est grâce au football qui, avant guerre était pratiqué à Brest par toutes les classes de la société, que j'ai réussi à monter quelques degrés dans l'échelle sociale. Je me suis appliqué, en effet, à essayer de me montrer digne de mes coéquipiers d'alors, et aujourd'hui c'est pour moi une satisfaction de constater que je n'ai pas trop mal réussi.
Vous pensez bien que sous le prétexte de faire respecter un dogme, ridicule à mon avis, je ne voudrais en rien empêcher des jeunes qui se trouvent placés dans les mêmes conditions sociales de suivre le même chemin. Je voudrais encore moins priver quelques familles d'honnêtes ouvriers du maigre appoint qui leur permet de s'habiller plus convenablement, de donner à leurs gosses une nourriture plus saine, d'habiter un logement propre, et pour la pauvre satisfaction de me faire avec d'autres, le champion de l'amateurisme intégral.
"Toutes ces considérations, couchées au hasard de la plume expliqueront mon entrée en matière ".
Je m'excuse de cette longue lettre. Le sujet est si abondant, que je l'ai à peine effleuré. Il y a des années que, dans la Dépêche, je défends cette opinion et je suis convaincu qu'elle triomphera un jour parce que sincèrement je la crois imprégnée de bon sens et de logique.
Un jour viendra, écrivais-je il y a quelques semaines, ou je pourrai répondre à tous ceux qui ont critiqué la position que j'ai prise dans l'affaire de l'A.S.B.
Ce jour est arrivé et il me procure une très grande satisfaction. La lettre ci-dessus justifie cette position conforme en tous points aux idées que je défend dans ces colonnes depuis que j'ai compris que l'amateurisme intégral était une formule erronée, et, je le répète, antidémocratique et antisocial, parce qu'elle est de conception bourgeoise et que la pratique des sports athlétiques est presque l'exclusivité des classes ouvrières.
D'autre part, je ne crois pas qu’à Brest il existe un sportif qui ait été plus combattu que le signataire de ces lignes par des membres du comité de l'A.S.B. Pourquoi donc ?
Tout simplement parce que mon indépendance me permet d'écrire ce que je pense, et que ce que j'écris ne plaît pas toujours. Je n'ai jamais été à la dévotion d'un organisme sportif, ni de ses dirigeants et j'entends rester libre de mes actes et ne me servir de ma plume qu'en accord avec mes idées et ma conscience.
Mais je pense qu'un homme bien équilibré ne doit jamais rendre une collectivité responsable des attaques individuelles dont il a pu être l'objet. Je suis et je resterai donc jusqu'au bout de cette affaire, aux côtés de l'A.S.Brestoise:
1) Parce que j'estime qu'elle est dans le bon chemin;
2) Parce qu'elle est victime d'une injustice, attendu que si subsistent des règlements dont l'abrogation est réclamé par la masse des sportifs, ceux-ci doivent être appliqué ou à tout le monde ou à personne.
" Tu vois m'a t on dit, l'affaire de l'A.S.B. en brestois " Ma lettre à Jacques Goddet répond à cette question. Il n'y a pas une affaire A.S.B.; il y a un grand malaise qui pèse sur le football français, pour donner satisfaction aux clubs professionnels, vexés d'avoir vu certains des leurs toucher les épaules, la fédération a choisi comme victime Brest, auteur de ces exploits."
Il est probable, certain même, que des dirigeants de clubs ont sur le sujet une opinion différente de la mienne. C'est normal, et je leur répète que la Dépêche acceptera volontiers de publier les exposés qu'ils voudront bien lui adresser à ce sujet, sur lequel j'aurai moi même l'occasion de revenir

Noël Kerdraon s'enflamme pour la défense de l'A.S.B., (La Dépêche le 14 mars 1936.)

"Le Miroir des sports"
"Amateurs ou non, les Brestois sont soumis à un entraînement à peu près aussi sévère que les professionnels. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner outre mesure qu'ils témoignent sur le terrain d’une condition physique parfaite. Deux fois par semaine, dans une salle aménagée à cet effet, ils se livrent, torse nu, à une dure séance de culture physique terminée par une séance de "tackling" ou attaque du ballon sous les yeux d'un entraîneur hongrois.
On a pu constater lors de leur trois derniers matches avec les équipes professionnelles de Five, C.A.Paris, Roubaix, sont doués d'une aisance de mouvement qui leur est propre et qui n'exclue pas le moins du monde l'endurance.
Aisance de mouvements et endurance sont même telles que même les adversaires les plus aguerris n'arrivent pas à contrebalancer l'effet, malgré toute leur expérience. Étrange quand même que des amateurs rendent des points à des professionnels en ce qui concerne la préparation corporelle!
Il est vrai que l'équipe Brestoise a pour elle aussi cette ardeur sacrée qui fait des miracles. Chacun de ses membres collabore à œuvre commune avec un dévouement poussé jusqu'à l'abnégation et à la plus dangereuse témérité. On retrouve là tel que nous l'avons connu il y a vingt cinq ans, le culte du club, avec ce qu'il comporte d'exaltation, de résolution farouche et de soumission aveugle."

Origine "Histoire du football Breton" de Jean Paul Ollivier. Édition Jean Picollec

Match 36:

(Brest de notre envoyé spécial)
J'ai écrit ces lignes trois jours avant le match de Coupe que devait disputer l'A.S.Brestoise contre le Red Star, et quelques heures avant la comparution devant la Commission centrale du contrôle de l'amateurisme de deux de ses joueurs suspectés d'amateurisme marron : Siedler et Leroux.

Parce que, quel que fût le résultat du match du Havre, quelle que fût la décision prise autour du " tapis vert " au sujet de Siedler et Leroux, il ne fallait pas attendre davantage pour célébrer les réels mérites du club breton et des dévoués dirigeants qui l'ont conduit à la prospérité :

nous voulons citer MM. Le Calvez, son distingué président ; Lhermitte et Ploué, ses vice-présidents ; Guihéry, son secrétaire général ; Le Bris, son secrétaire adjoint et Le Pen, son trésorier.

En cinq ans, l'A.S.Brestoise sort des matches de barrage pour gravir tous les échelons du classement de Division d'Honneur de la Ligue de l'Ouest , et en 1935, elle emporte enfin le titre. Mais l'équipe première n'est pas seule à se couvrir de gloire. Parallèlement, les équipes juniors, minimes, deuxième, troisième et vétérans accèdent également au titre de champions.

Cette année c'est avec la Coupe de France la consécration de tant d'efforts. L'A.S.B. débute dans la grande épreuve en écrasant les Girondins de Bordeaux par 9 à 0. En 32ème de finale elle élimine cette fois le F.C. Bordeaux par 3 à 1. Puis, en 16ème de finale, un premier club professionnel mord la poussière devant les amateurs bretons : le C.A.P. qui doit s'incliner à Rennes par 4 à 0. Enfin, en 8ème de finale, c'est le R.C. Roubaix, un spécialiste de la Coupe pourtant, qui connaît la défaite à Tours et s'en retourne battu par 4 à 1. L'exploit est de taille.

Las, s'il suscite l'admiration des uns, il excite le dépit des autres, et, dès lors, à l'occasion de la réclamation déposée par le R.C. Roubaix, réclamation que nous ne saurions reprocher outre mesure aux dirigeants nordistes soucieux de défendre les intérêts de leur club, puisqu'elle fut normalement déposée avant la rencontre de Tours, on ranime une vieille enquête qui dormait depuis deux ans et qui semblait d'ailleurs enterrée : on l'active soudain,

La C.C.C.A. dépêche un observateur à Brest : ce dernier revient avec paraît-il des preuves " formelles ". On suspecte à fond l'amateurisme des joueurs brestois et l'on suspend jusqu'à comparution, deux d'entre eux qui, dit-on, ont avoué avoir touché de l'argent. Il m'était permis cependant d'aller me rendre compte de moi même si les joueurs de l'A.S.B. incriminés travaillaient ou s'il vivaient uniquement du football, comme on le laissait entendre avec complaisance.

 Si vous préférez, et pour parler un langage de studio, j'allais à Brest pour tourner un documentaire et le soumettre aux lecteurs de Match. Bien sûr, je n'ai pas vu tous les joueurs brestois au travail ! Je n'ai pas vu Calvarin, qui est ébéniste à Saint Pierre Quilbignon, je n'ai pas vu Pronost, qui réparait un phare quelque part dans la vaste rade où la flotte venait de mouiller après deux mois de manœuvres au large des côtes africaines, je n'ai pas vu Philipp, ouvrier à la pyrotechnie de Saint Nicolas ; je n'ai pas vu le quartier maître Le Treusse qui était à bord.

Mais j'ai vu, durant mon court passage, Siedler, Pedder, Newton, Tartu, Raoul, Le Gall et Le Roux. Et je puis vous assurer que ceux-là gagnent bien leur pain à la sueur de leur front ! J'ai rencontré le goal autrichien Siedler alors qu'il ravalait une façade rue Jean Macé. Un beau gars de 26 ans ce Siedler. Il habite la France depuis six ans et joue à l'A.S.B. depuis quatre ans. " J'ai joué en Autriche comme scolaire, m'at-il dit. Et j'ai dû, sur l'ordre de mes parents, abandonner le football durant les trois premières années de mon séjour en France. Depuis que je rejoue, j'ai souvent reçu des propositions de clubs autrichiens et notamment de Wiener-Neuestadt. Mais j'ai toujours refusé parce que j'aime mon métier de staffeur et que je me plais à Brest et en France. "

Je serais d'ailleurs naturalisé depuis longtemps si j'avais pu avancer l'argent nécessaire pour l'accomplissement de cette formalité. Hélas ! bien qu'on me taxe de professionnel, je ne suis pas assez riche ! …

 J'ai laissé Siedler à sa décoration - c'est un véritable artiste dans son genre ! - et je suis descendu vers le port marchand. Là, dans la ferraille des vieux navires désarmés, j'ai trouvé le " découpeur " Newton, son chalumeau à la main, et plus loin, la tête plongée dans un moteur récalcitrant, son compatriote Pedder, chauffeur de son état. Les deux Anglais m'ont souri à travers un masque de graisse et de charbon, et m'ont tendu une main poisseuse…

Puis loin sur les quais, on m'a désigné le grutier Le Gall. La grue chômant, il creusait une tranchée destinée à une conduite d'eau. Puis, à l'arsenal, j'ai attendu à la sortie de leur travail le dessinateur Raoul et l'employé aux écritures Tartu, le capitaine de l'équipe, et, avec une permission extraordinaire du préfet maritime, l'amiral Castex, j'ai obtenu la permission de faire photographier les deux sympathiques joueurs dans ces lieux où la consigne est si sévère.

Enfin, chez lui, outre sa mère et ????? . Il m'a expliqué aussi, tout comme Siedler d'ailleurs, comment un monsieur assez âgé et qui n'avait pas voulu se nommer, était venu insidieusement lui offrir " 600 francs de plus qu'il ne touchait à l'A.S. brestoise " pour jouer dans un club " pro " en formation ! Et après une visite au beau stade Menez-Paul, où j'ai rencontré l'excellent entraîneur Székany et l'instructeur Le Goff, je suis revenu de Brest en restant persuadé que ce que l'on pouvait reprocher à l'A.S.Brestoise actuellement, ce n'était pas tellement de pratiquer l'amateurisme marron plus que d'autres, mais, au fond, d'avoir réussi.

Article de Mario Brun
Mot du présidentHistoire : Ménez-Paul : Partenaires : Ils ont porté notre maillot : Convocations : Contacter l'A.S.B. : Arbitres : Index : Anciens dirigeants, éducateurs & arbitres. Retour A.S.B.1936. Retour histoire.
Mise à jour: mer 24-mar-04 22:53 x